Le matin parisien est bruyant ...Tous ces " deux-roues" me rappellent le manque de toi, désormais . Je ne vois pas qui, à part toi, pourrait prendre ta place en moi ...c'est vrai que dehors c'est laid , mais j'ai du mal à dire " les gens " . Il y a sûrement des choses tendres , éclairantes à échanger , même si la plupart de ces propos ne sont que des répétitions , mais ce n'est pas ça qui me tient à distance , c'est que je n'ai pas envie d'entendre d'autre voix que la tienne , si effrayante qu'elle pourrait être . Quelque soit sa résonnance , tu peux me terroriser , cela vaudrait mieux que cette peine immense qui s'écoule de mes yeux . Comment le jour peut-il advenir sans toi ? Seuls les enfants parviennent à me distraire de toi .
Des automobiles passent avec des humains au volant ;tu disais que tu trouvais étouffante l'idée qu'ils aient tous un sexe , qu'ils puissent s'accoupler ...je ne pense pas à ce qu'ils pourraient faire .Tout autour est trop !
Je suis dans un bus qui tangue et dont le chauffeur n'est pas certain d'arriver à destination , par risque , rumeur d'attentat .
Pourquoi pas ?
Que ce pays me semble encore plus médiocre à présent avec son petit président .
Les seules attaches qui me retiennent ici sont D. et ses choix d'avenir , mes amis et toi qui dors dans ton île .
J'essaie d'envisager tous les (im)possibles te concernant :
Le néant total .
La conscience terrible d'être enfermé sous une dalle trop lourde à pousser pour un esprit :
qui pourrait affirmer que les esprits peuvent pousser les portes ou traverser les murs ?
Il faudrait peut-être par prudence laisser les caveaux entrebaillés ?
( café Jouffroy : assis en terasse , on faisait semblant de ne pas se connaître à deux tables voisines et le serveur a posé les deux tasses devant toi )
Tu peux te déplacer comme tu le souhaites mais n'être qu'en un endroit à la fois .
Tu peux être partout .
Tu es épuisé et il faut du temps pour que tu te retrouves .
Tu n'as plus envie de communiquer avec les vivants , même ceux que tu aimais ...
Tu as retrouvé tes amis de l'autre coté , tu joues de la musique et tu te promènes avec V.
Je suis folle ? non !
Retour ...Récupéré mes places pour le concert des National en novembre .
Pensé à toi en déambulant dans les boutiques : toutes les robes ont des manches-ballon !
Pensé à toi au musée à cause des lettres ...
Rencontré une femme " perdue " à la sortie , une parolière de comédies musicales qui voulait poster une lettre pour la femme du président , avec à l'intérieur une version douce de la Marseillaise . Je lui ai écrit l'adresse .
Déjeuné avec V. , parlé de toi , du psy , de sa vision du deuil qui n'est pas la mienne .
Pensé à toi en regardant le garçon de café hirsute qui avait oublié nos cafés ...
Acheté un calendrier 2008 , "au cas où " .
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