samedi 2 février 2008

Où tu m'entraines ....

FREDERIC et les autres

Il fallait sûrement des St Vincent de Paul ou des St Martin mais le premier était curé à Clichy et le second faisait brûler le trône impérial à Trèves ...Je me suis levée en me demandant quel " people " nous aurions pu engager dans notre campagne pour charmer davantage la population Levalloisienne qu'Henri Lecomte ou Madame Fefeu ? J'ai pensé à Florent Marchet à cause de sa chanson et puis à Viggo Mortensen , mais il est un peu loin ...sinon , le retour du roi aurait réglé le problème sans doute pour partie !!!

quoiqu'il en soit , il n'est pas normal de rencontrer rue Aristide Briand , à la sortie d'une boulangerie , un type sans abri, qui ne parvient pas à expliquer sa détresse .Il n'est pas tolérable que, dans une ville aussi riche , même si elle est endettée , aucune femme dans cette situation , ne puisse trouver refuge !

J'ai vécu , pendant des années , en déposant , parfois , une pièce ou un sourire dans la main de " ces gens-là " et l'hiver dernier , mon St Martin à moi était un " fils de famille" lyonnaise , désespéré de la médiocrité humaine .
Il m'a contaminée mais à l'envers , coté espoir , et le 26 décembre , nous avons veillé Frédéric ,sur un trottoir parisien , dans un froid extrème , pendant des heures ,jusqu'à l'arrivée du Samu social .Nous avons déclenché un relai de paroles , de sandwichs ...nous sommes repartis , avec un mélange de bonheur et de honte derrière les yeux !
Quelques jours plus tard , nous trouvions un sac à dos oublié sur un banc où J. avait vu , le matin matin même , un autre sans-abri attendre le passage d'un St Martin , un peu de chaleur ...et puis , il avait disparu .
Nous avons contacté tous les numéros griffonnés sur un minuscule agenda , en Allemagne et plus tard , nous lui avons rendu cette part de vie . il avait perdu la mémoire .

Personne , monsieur le maire , ne décide de vivre seul ainsi, personne ne choisit d'avoir faim et froid , d'affronter les regards embarassés des passants , personne ne se résigne vraiment à vivre avec pour seul échange d'humanité, le regard tendre d'un chien !

Une place , en cette vie , n'est que le fruit du hasard !

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